Suite à la mutations radicales de la mémoire et de ses représentations, Ezra Miller se présente comme un héritier dystopique de l'Art de la mémoire. À partir des images qu’il collecte au quotidien l’artiste applique un processus d’altération, froissant le code qui compose la surface de ses images, générant des quantités presque infinies de propositions dérivées de l’image source, jusqu’à obtenir un équilibre fragile entre la photographie et sa matière altérée. —Nicolas Giraud

Le monde entier n'est qu'une virtualité qui n'existe actuellement que dans les plis de l'âme qui l'exprime, l'âme opérant des déplis intérieurs par lesquels elle se donne une représentation du monde incluse. Nous allons de l'inflexion à l'inclusion dans un sujet, comme du virtuel à l'actuel, l'inflexion définissant le pli, mais l'inclusion définissant l'âme ou le sujet, c'est-à-dire ce qui enveloppe le pli, sa cause finale et son acte achevé. —Gilles Deleuze, Le pli.

Il ne s’agit pas d’observer les photographies d’Ezra Miller, mais d’observer à travers elles, de traverser leur surface froissée par le calcul des algorithmes. Nous n’y distinguons pas seulement des choses vues, mais des souvenirs à venir, les fragments d’une mémoire flottante et collective. —Nicolas Giraud